Forêt de mots de lettres
Forêt de maux et d’être.
Des modèles et puis…
Des mots d’elle, enfin !
Revenir à mon crayon noir
Saisir la page blanche
Ecrin pour ne rien dire
Ou plutôt…
Ne rien dire et tout écrire
Le délice d’un rêve en couleur
L’épouvante du noir cauchemar
L’inventaire de mon placard
La liste des courses
Qui restera inachevée…
Et au soir, à la brunante
Ou à l’aube naissante
Ecrire les vers désordonnés
Qui grouillent dans ma tête
En vers bien ordonnés, bien rangés
Sur le carré de papier.
Fracas d’ailes, brusque.
La chute, si douce, douce…
Assommé.
Le minuscule volatile
A fermé ses yeux.
souviens-toi de la « Librairie Bertrand » à Lisbonne, de ce dimanche soir tard dans la soirée, encore ouverte. Dans cette librairie les mots circulent depuis près de 300 ans. C’est dit-on la plus vieille librairie du monde fondée en 1734 par un français. Nous y avons trouvé un exemplaire de Faust par Pessoa, en français, un dimanche, il était tard presque 23 heures, à deux pas de l’église où fût baptisé le poète. Nous y avons été clients quelques minutes en ignorant tout cela. Ce n’est qu’après quelques recherches qu’on éprouva l’émotion qu’on aurait dû ressentir sur le moment. les mots c’est aussi cela, des émotions à retardement.