L’ancien l’avait dit à l’ancien qui l’avait raconté à l’ancien…Et ce depuis la nuit des temps… Mon père m’a transmis l’histoire aussi…
Il y a trois mondes dans le monde de l’Entre-deux-mondes…
Le Monde du dessus où toutes choses se posent ou volent…
Le monde du dessous où toutes choses se posent ou nagent…
Le monde du milieu où toutes choses se posent ou marchent…

Dabayl
Du Monde du dessus, on se pose, parfois. On vole souvent.
Don de Dabayl, déesse de l’air et du vent dans le monde de l’Entre-deux-mondes.
Dabayl la sensible, la tendre et douce Dabayl.
Parfois riante, éclaboussant le Monde du dessus de soleil ou pleurant la triste pluie qui se noie, plus bas.
Dabayl la coléreuse, de la brise naissante de joie aux folles tornades de colère, aux souffles noirs nuageux.
Elle vit sur le dessus du ciel qui reçoit ces humeurs quotidiennes…

Gabareeymaanyo
Du Monde du dessous, on se pose. On nage. On flotte souvent.
Cadeau de Gabareeymaanyo, déesse des eaux, celles qui courent.
Celles qui stagnent, celles qui s’agitent ou se déchainent.
Eaux qui abritent mille vies flottantes, nageurs de tous genres, cascadeurs des hauts fonds.
Gabareeymaanyo dont les larmes perpétuelles abreuvent les eaux.
Dont les rires sont tourments de tempêtes.
Gabareeymaanyo en colère d’écumes et de flots terrifiants.
C’est son monde, celui du dessous qui ondule sous le monde du dessus.
Gabareeymaanyo vit sur l’étendue mouvante des flots.
Dabayl et Gabareeymaanyo se rencontrent au point du jour.
Elles sombrent dans la nuit au couchant…
Enfin, il me conta la fin…
Il y a le Monde du milieu, monde palpable et vieillissant.
Né il y a des lustres de l’une des rencontres de Dabayl et Gabareeymaanyo…
Né de leurs mains jointes une fois.
Elles l’ont modelé, puis jeté au loin. Il est retombé, au hasard..
Monde du milieu, la terre du Monde de l’Entre-deux-mondes se nomme Dhulka.
Au milieu des deux mondes, de l’Entre-deux-mondes, géant et monstrueux, Dhulka est terre d’asile pour les indésirables des autres mondes.
On ne peut ni voler, ni nager sur Dhulka.
On pousse, on naît, on grandit, on écoute, on rampe, on griffe, on creuse, on grogne…
Uniquement dans le Monde du milieu qu’on appelle Dhulka, on parle. Oui… On parle et on chante !
Je suis née de ce monde. Comme mon père et avant lui son père et encore avant lui, le père de son père…
Dabayl et Gabareeymaanyo ont façonné mon monde, ici dans mon unique époque, je le façonne à mon tour avec des millions d’autres…
Malgré sa souffrance, le monde du milieu, Dhulka, attend son heure, celles où des géants d’un autre monde viendront le féconder.
Il naîtra alors une Terre, parfaite qu’on nommera Jannada…
Lexique :
Gabareeymaanyo (sirène)
Dabayl (vent)
Dhulka (terre)
Jannada (paradis).
Somalie
Ceux du milieu ne respecte rien, ni celui du dessus ni celui du dessous…
Ho Gibee, je te trouve bien pessimiste.
Malgré tout, je garde foi en l’homme… Amicalement,
Joëlle
Un monde que l’on connaît peut-être si au fil du temps il nous rappelle celui dans lequel nous vivons. Pourtant si’ l’en est un dans lequel je n’aimerais pas vivre du tout c’est bien celui du milieu.
Est-ce le début d’un récit? L’antre de quelques choses qui enfouies en toi ne demande qu’à resurgir…Je ne sais mais j’aime bien.
Une légende qui va nous entraîner là ou parfois on aimerait aller alors que d’autres fois on aurai plus envie de fuir…
Alors j’attends..Mais tu me mets l’eau à la bouche et j’ai envie d’aller plus loin, mais comme je le sais celui qui écrit est maître de son oeuvre.
Beau dimanche et bisous
EvaJoe
EvaJoe, c’est juste une légende, à l’image des mythes et légendes de création de la terre (ou du monde), ce fut un exercice d’écriture que j’ai adoré. Rechercher à la place de mes mots simples (eau, ciel…) pour nommer les différents mondes soit des mots inventés ou les équivalents dans une langue inconnue (ici le somalien), c’était la suggestion, après la première lecture, de l’animatrice… Et oui… Ça change tout !
Alors Joëlle, désolée, pas de suite pour l’instant.
Au plaisir de te lire, ici où dans tes textes… Bises
Joëlle