« L’avenir nous tourmente, le passé nous retient, c’est pour ça que le présent nous échappe. »
Gustave Flaubert (1821 – 1880) – Lettre à Louise Colet
Décidément, je reste dans cet intemporel que j’aime bien, un sujet qui ne se tarit pas…, le passé, le présent, le futur, le temps… Le temps qui passe est passé, passera…
C’est une histoire où, à l’heure de l’éveil, le temps se régale en nous faisant parfois quelques tours à sa façon, mélangeant les temps, permettant à, notre inconscient, de les conjuguer à sa guise, au risque de perdre la raison…
Confusion. Trouble. Ses yeux restaient fermés. Il lui était impossible de savoir si son corps s’éveillait avant son esprit. Il s’étirait dans son noir intérieur. Il s’étirait aussi de tout son corps comme un félin après la sieste…
Sa main, libérée de l’entortillement des draps, cherchait le bord du lit… tâtonnait l’oreiller voisin, cherchant l’autre…
Les derniers événements, une lettre égarée reçue cinquante ans trop tard, l’avait bouleversé. Elle avait ébranlé son équilibre tranquille. Lettre pour sa mère, décédée trente ans plus tôt dans cette maison, la sienne. Sa journée d’hier défilait derrière ses paupières closes. Mémoire saturée, mémoire blessée, égratignée… Il s’accrochait à ce bord de lit, plissant fermement les yeux, refusant la douce clarté de l’aube, retrouvant sa solitude d’enfant dans le noir de sa chambre… Une vague de souvenirs le submergeait, de ces souvenirs rappelés par les blessures profondes du cœur, ces souvenirs de vie, d’amour, de peine, de joie, rassemblés dans les chambres de sa vie, lieux uniques où son esprit avait toujours su vagabonder, espace de l’inconscience, des rêves endormis ou éveillés, espaces de tous les possibles, où il était lui, et parfois un autre, où la solitude était parfois partagée, si rarement maintenant qu’il était à l’automne de sa vie !
Le lit tanguait ou c’était peut-être lui qui tanguait dans ce lit trop grand, comme lorsque, enfant, il montait dans sa chambre, en haut de cet escalier vertigineux, dans le noir, à tâtons. La tête lui tournait. Une ampoule de veilleuse diffusait une faible lumière, donnant aux objets des silhouettes effroyables, propices à l’éveil des monstres tapis dans l’ombre. Chaque soir il avait peur… Dans l’escalier, une petite fenêtre haute, trop haute pour qu’il puisse l’atteindre, donnait sur le jardin. Les soirs de pleine lune, les ombres des grands arbres s’agitant, ajoutaient encore à son angoisse. Et la fenêtre, toujours sur la clenche cognait, laissant le vent se glisser sournoisement, siffler ou gémir… Enfin il atteignait son lit glacial, le cœur battant, il s’y glissait, remontant le drap jusqu’au dessus de sa tête pour trouver un peu d’apaisement. Quand les draps froissés retombaient sur lui, le silence lui faisait mal à la tête et le lit tanguait encore et encore, il était au bord de l’évanouissement mais finissait par s’endormir, en sueur. Parfois dans un état de veille, le rayon de lune filtrant par les persiennes lui laissait apercevait la silhouette de sa mère, comme ce matin… Il goûtait au délice d’un baiser trop rare. Il savait maintenant…
A suivre…
et il faut vivre le présent pourtant sur le passé on ne peut plus rien faire et sur l’avenir personne ne le connaît
Bonjour Flipperine et merci de ton passage… La notion du passé et du futur est propre à l’Homme… Et celui qui n’a pas la mémoire peut, peut-être, mieux vivre son présent… Un vrai sujet philosophique !
Maintenant, tout simplement, une belle nuit de St Sylvestre, et à très vite pour les vœux 2015 ! Bises
Joëlle
Un très beau texte qui m’a émue. On a tous quelqu’un de chéri qui veille sur nous là haut. J’attends la suite. Beau réveillon
Coucou Martine… Un grand merci pour ton commentaire ! J’espère revenir un peu plus souvent sur la toile en 2015 ! beau réveillon a toi aussi et à l’année prochaine !
Bises,
Joëlle
Bouddha dit ceci : Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera .
Je voudrais tant, mais ce passé s’accroche tellement fort que je n’arrive pas m’en détacher 🙁 Voilà le nerf de ma guerre 🙁
C’est très beau Joëlle ce que tu nous écris et tu sais au combien cela me parle en ce moment!!!
Je te souhaite un bon réveillon et une belle entrée dans l’année nouvelle!!!
Bisous.
Domi.
Oh Domi… Que je voudrais que ton futur soit heureux… Je crois que pour toi, tout est encore possible… Merci beaucoup pour ces vœux lointains… L’entrée en 2015 était bien bien…
Je t’adresse aussi mes souhaits de bonne santé sans laquelle rien n’est possible !
Bises
Joëlle
Ah voilà j’ai lu la première partie et bien cela m’intéresse d’autant plus…La qête immuable de l’homme, les peurs enfantines qui sont soulagés par ma ère..Hum tout est là pour faire un beau texte…Alors je reviendrais te lire…
Je te souhaite pour cette nouvelle année mes meilleurs vœux de santé, de bonheur, de délices, de voyages et de tout ce que tu désires, comme m’a dit une amie un peu d’argent au fond des poches et l’année se déroulera que mieux….
Je t’embrasse et à bientôt le plaisir de te lire. Comme je veux suivre cette histoire je vais m’abonner à ta news.
Beau lundi
EvaJoe